COMMUNIQUÉ
Aupaluk (Nunavik), le 20 février 2020 – Le président de Makivvik, Charlie Watt, envoie un message de soutien aux ministres fédéraux qui passent des heures à discuter avec les Wet’suwet’en en Colombie-Britannique et les Mohawks à Tyendinaga afin de résoudre les enjeux fondamentaux mis en lumière par le projet de construction d’un gazoduc entre Dawson Creek et Kitimat par la société TC Energy.
« Ce conflit interpelle la société. Il paralyse le trafic ferroviaire, tant de passagers que de fret, depuis deux semaines », a affirmé le président de Makivvik, Charlie Watt. « En tant qu’observateur de l’extérieur, je félicite les principaux ministres, soit Carolyn Bennett ministre des Relations Couronnes-Autochtones et Mark Miller ministre des Services aux Autochtones, d’engager un dialogue profond avec les Wet’suwet’en en Colombie-Britannique et les Mohawks à Tyendinaga, en Ontario, respectivement. Au cœur de ce conflit résident les relations historiques entre les peuples autochtones et la Couronne au Canada en matière de compétence, d’autodétermination et de souveraineté. Je sais très bien comment se sentent les Wet’suwet’en, car j’ai vécu une situation semblable lors des négociations de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois dans les années 1970. Et la situation n’est toujours pas résolue. »
Watt mentionne aussi que toute autre approche pour faire respecter la loi sans égards aux questions délicates liées aux griefs historiques des Autochtones ferait reculer l’important travail en matière de réconciliation effectué jusqu’à maintenant. Il s’agit de plusieurs années de travail par la Commission de vérité et réconciliation et du travail en cours à l’égard de l’autodétermination des Autochtones par le gouvernement fédéral.
« Je suis atterré par les déclarations politiques du chef de l’opposition officielle ainsi que d’autres acteurs politiques conservateurs de l’ensemble du Canada tels que le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, qui souhaite une intervention policière immédiate sans égards aux conséquences, ou pire encore, Peter Mackey qui semblait soutenir dans un gazouillis les actions des contre-manifestants, gazouillis qu’il a par la suite supprimé », a mentionné Charlie Watt. « Cela démontre tout simplement une ignorance profonde de l’histoire des relations avec les Autochtones au Canada et alimente la haine envers les peuples autochtones au lieu de favoriser la compréhension et de contribuer à la réconciliation entre les Canadiens et les peuples autochtones. »
Charlie Watt a été le premier président de Makivvik à sa création en 1978, après des années de négociations ardues qui ont mené à la signature de la Convention de la Baie‑James et du Nord québécois en 1975. M. Watt était le président de l’Association des Inuit du Nouveau-Québec avant que l’organisme ne devienne Makivvik. Comme il a été sénateur pendant 34 ans, il connaît bien l’histoire et l’évolution des droits des Autochtones au Canada.
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Renseignements :
William Tagoona
Conseiller politique
Bureau du président
Société Makivvik
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www.makivik.org
Makivvik est l’organisation de revendications territoriales chargée de gérer les fonds patrimoniaux perçus par les Inuits du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Elle a notamment pour rôle d’administrer et de placer ces fonds et de promouvoir la croissance économique en aidant à créer des entreprises dirigées par les Inuits du Nunavik. Makivvik favorise la préservation de la culture et de la langue inuites de même que la santé, le bien-être, la réduction de la pauvreté et l’éducation des Inuits dans les communautés.