COMMUNIQUÉ
Kuujjuaq (Nunavik), le 2 octobre 2020 – Le 28 septembre, Joyce Echaquan, membre de la Nation atikamekw de Manawan, au Québec, a été hospitalisée à Joliette. Alors qu’elle était en extrême douleur, elle a commencé à diffuser en direct ses souffrances sur Facebook et a enregistré les insultes racistes que lui proféraient deux infirmières alors qu’elle était à l’agonie. À la suite de cet horrible incident, une enquête du coroner a été annoncée et une déclaration a été faite par le premier ministre du Québec François Legault.
Pour les Inuits du Nunavik, cet incident rappelle certaines de leurs propres expériences. Il démontre que la haine raciale est largement répandue dans certaines parties du Québec et du Canada. « Les Inuits ont parfois peur d’aller à l’hôpital, car ils craignent de subir le harcèlement des fournisseurs de soins de santé », mentionne Charlie Watt, président de Makivvik du Nunavik. « Le fossé entre les peuples autochtones et les non-Inuits s’élargit. Nous devons faire quelque chose avant que la situation ne soit complètement hors de contrôle. »
Le décès de Mme Echaquan, mère de sept enfants, est survenu exactement un an après que la Commission Viens a déposé son rapport accablant sur le racisme systémique dont sont victimes les peuples autochtones du Québec.
De son côté, Makivvik négocie actuellement avec le gouvernement fédéral la création d’un régime d’autodétermination de nation à nation pour le Nunavik et entend également négocier avec le gouvernement du Québec la création d’une Assemblée législative inuite au Nunavik.
« Je demande au premier ministre Justin Trudeau de mettre fin au colonialisme au pays; il peut le faire », affirme M. Watt. « Il faut s’attaquer au cœur du racisme systémique et du régime colonialiste qui règnent au Canada depuis des centaines d’années. Nos gouvernements ne combattent pas le poison qui tue encore des citoyens autochtones. »
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Renseignements :
Carson Tagoona
Directeur des communications
Société Makivvik
ctagoona@makivvik.ca
Makivvik est l’organisation de revendications territoriales chargée de gérer les fonds patrimoniaux perçus par les Inuits du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Elle a notamment pour rôle d’administrer et de placer ces fonds et de promouvoir la croissance économique en aidant à créer des entreprises dirigées par les Inuits du Nunavik. Makivvik favorise la préservation de la culture et de la langue inuites de même que la santé, le bien-être, la réduction de la pauvreté et l’éducation des Inuits dans les communautés.