OTTAWA, le 26 février 2019 – Les groupes propriétaires de First Air et de Canadian North ont fait aujourd’hui la déclaration suivante en réponse au rapport du Bureau de la concurrence concernant la fusion des deux compagnies aériennes :
« Bien que nous reconnaissions que le Bureau de la concurrence a pour mandat de donner son avis au ministre des Transports dans le cadre d’un examen de l’intérêt public concernant la fusion de First Air et de Canadian North, nous sommes d’avis que ses constatations artificiellement limitées à ce sujet ont peu de valeur et font montre d’une compréhension limitée des organismes inuits qui proposent cette solution visant le transport durable au nord.
« Nos communautés inuites sont surprises et se disent extrêmement consternées par le rapport. Nous souhaitons et espérons sincèrement que le ministre poursuivra sa mission de réconciliation et reconnaîtra que les organismes qui proposent la fusion ont également le mandat constitutionnel de représenter les droits et les intérêts du Nunavik et de la région désignée des Inuvialuit.
« De façon inhabituelle, le Bureau de la concurrence a omis de considérer les gains d’efficacité associés à une fusion de cette nature. En négligeant de considérer les énormes avantages, tant financiers et que non financiers, pour les habitants du Nord qu’une telle fusion entraînera, l’examen du Bureau de la concurrence ne reconnaît pas qu’une fusion est nécessaire pour soutenir le transport aérien dans le Nord et réduire le fardeau financier considérable que portent actuellement les propriétaires d’organismes inuits de revendications territoriales. Un tel processus est tout à fait représentatif de la méconnaissance des entreprises nordiques dont continuent de faire preuve les institutions du sud. Nous ne sommes pas d’accord avec la décision du Bureau de la concurrence de faire fi des retombées positives considérables que cette transaction pourrait avoir pour les habitants du Nord.
« L’examen superficiel du Bureau de la concurrence ne tient pas compte non plus des réalités économiques (c.-à-d. des inefficacités considérables en raison des chevauchements des liaisons, de la demande insuffisante et la redondance des vols réguliers à destination de petites communautés en région éloignée, séparées les unes des autres par de longues distances) qui amènent les parties, lesquelles risquent autrement de faire faillite, à conclure un tel marché. Une fusion nous permettra de réaliser les économies opérationnelles nécessaires pour combler les lacunes en matière de services tout en permettant aux compagnies fusionnées d’être financièrement viables. Contrairement à ce que le Bureau de la concurrence a écrit dans son rapport, nos compagnies aériennes sont déjà confrontées à de la concurrence directe et à la possibilité constante de l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes. Notre objectif fondamental est de fournir à nos clients des services aériens durables et de qualité à des prix concurrentiels à titre d’une seule et solide compagnie aérienne.
« Makivvik et l’Inuvialuit Regional Corporation ont été chargées par leurs bénéficiaires inuits, leurs intervenants et tous les Inuits de réduire les écarts entre les conditions de vie au nord et celles du sud. Actuellement, le coût de la vie extrêmement élevé, qui est attribuable en partie aux défis et aux coûts élevés d’exploitation auxquels sont confrontées les entreprises du nord, entraînent des conditions de vie en deçà des standards pour nos peuples. Avant que les Inuits puissent participer activement à l’économie nationale, ils doivent pouvoir participer activement à l’économie nordique; une compagnie aérienne panarctique efficace est la seule solution viable à long terme qui entraînera des retombées immédiates.
« Nous sommes arrivés à cette solution après des centaines d’heures de discussions entre les Inuits et les dirigeants élus du nord. L’analyse incomplète contenue dans le rapport du Bureau de la concurrence démontre un manque de compréhension de la réalité nordique qui a des répercussions négatives et disproportionnées sur les Inuits. Il importe de noter que, alors le gouvernement fédéral aide financièrement les compagnies aériennes du sud, les compagnies aériennes du nord doivent composer avec des augmentations constantes des frais et une réglementation accrue. Le gouvernement du Canada ne doit pas faire fi de l’autonomie des Inuits, des dirigeants inuits élus et des organismes inuits de revendications territoriales; en continuant d’agir ainsi, ce sont les conditions socioéconomiques à court et à long terme de tous les habitants du nord qui seront sacrifiés.
« Makivvik et l’Inuvialuit Regional Corporation exhortent le ministre des Transports d’exercer son autorité en vertu de la Loi sur les transports au Canada afin d’évaluer globalement la fusion proposée, en prenant en considération les besoins à long terme des habitants du nord et en accordant l’importance qu’il convient aux retombées positives considérables que sont l’assurance et la flexibilité des services, la connectivité, la sécurité, l’environnement et l’autodétermination de nos peuples. Nous demandons également au ministre de considérer que la nouvelle compagnie aérienne agira comme moteur économique dans la région circumpolaire à titre de plus grand employeur du secteur privé au nord. Toute analyse pertinente de la fusion aurait considéré de telles retombées importantes.
« Nous continuerons de travailler avec Transports Canada lorsqu’il procédera à une évaluation complète de l’intérêt public concernant la fusion et considérera les importants facteurs économiques, sociaux et environnementaux que le Bureau de la concurrence a omis de faire. Nous sommes convaincus que la fusion de First Air et de Canadian North apparaîtra comme étant tout à fait essentielle dans l’intérêt public.
« Une fois que Transports Canada aura terminé son examen et que nous aurons reçu toutes les approbations réglementaires applicables, nous avons l’intention de finaliser la fusion. D’ici là, nous continuerons de fournir à nos communautés nordiques un accès sécuritaire et fiable aux services de transport aérien aux frais de nos bénéficiaires inuits. »
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Renseignements : William Tagoona, directeur des communications, Société Makivvik, 819-964-2925, wtagoona@makivik.org; Mark Fleming, directeur financier, Inuvialuit Corporate Group, 867-678-5429, MFleming@inuvialuit.com