Kuujjuaq, Nunavik (le 2 juin 2015) Makivvik est satisfaite du rapport de la Commission de vérité et réconciliation qui contient 94 recommandations visant à mettre fin à l’héritage déplorable du Canada découlant de l’existence des pensionnats autochtones.
Le rapport décrit la politique d’éducation du passé du Canada à l’égard des enfants autochtones comme un « génocide culturel », ce qui est terrifiant. Plusieurs enfants inuits du Nunavik ont fréquenté des pensionnats dans la région ou à Churchill au Manitoba il y a plus de 50 ans. Les effets horribles d’un tel déracinement sont encore bien visibles de nos jours comme en témoignent les taux élevés de suicide, de décrochage scolaire, de chômage et de violence. Les responsables de la santé et la population inuite savent depuis longtemps que l’époque des pensionnats est étroitement liée aux problèmes de dysfonctionnement social.
La Commission de vérité et réconciliation a ouvert les vannes et mis en lumière un problème qui affecte le Canada depuis des siècles. Selon la Commission, il est maintenant temps de passer des excuses aux gestes concrets, comme l’illustrent les recommandations de créer une nouvelle législation portant sur l’éducation, la protection de la langue, la santé et la justice.
Au Nunavik, nous avons commencé à aborder plusieurs de ces enjeux dans le cadre de notre rapport intitulé PARNASIMAUTIK, notre vision de l’avenir. Ce rapport a été publié à un moment propice, alors que le Canada a maintenant l’occasion de repenser ses relations avec l’ensemble des peuples autochtones, soit les Inuits, les Premières nations et les Métis.
Makivvik remercie le juge Murray Sinclair, la Dre Marie Wilson et le chef Wilton Littlechild pour leur dur travail et leur visite à Kuujjuaq et Inukjuak en mars 2011 afin d’y entendre les témoignages de survivants des anciens pensionnats autochtones du Nunavik. Ils ont parcouru des milliers de kilomètres pour entendre la vérité au sujet de ce triste héritage. Leur dévouement contribuera certainement à la réconciliation de tous les Canadiens.
« Le premier ministre Stephen Harper a présenté des excuses aux anciens élèves des pensionnats autochtones en 2008. Maintenant nous avons en main un document qui présente toute la vérité, et qui établit un plan concret de réconciliation. Il est temps de passer à l’action », a déclaré le président de Makivvik, Jobie Tukkiapik.
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William Tagoona
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Makivvik est la société de développement chargée de gérer les fonds patrimoniaux perçus par les Inuits du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Elle a notamment pour rôle d’administrer et de placer ces fonds, et de promouvoir la croissance économique.