COMMUNIQUÉ
Kuujjuaq (Nunavik), le 23 avril 2021 – Makivvik a pris connaissance cette semaine d’une publication du journal La Presse de 2015, laquelle décrit sans raison les détails entourant la mort d’enfants et d’adolescents autochtones des quatre coins du Québec. La publication comprend même des photos des personnes décédées ainsi que les circonstances de leur décès. Il y a 144 Inuits dans la base de données intitulée « LE DRAME IGNORÉ DES ENFANTS AUTOCHTONES ».
La direction de Makivvik trouve ce genre d’exploitation choquante et préoccupante. Bien que la base de données ait été retirée depuis, les torts ont déjà été causés. Des mesures doivent être prises pour s’assurer que ce genre de publication cesse, car cela ne fait que raviver la douleur des familles.
« J’ai été choqué d’apprendre que La Presse avait créé une telle base de données. Vous auriez du mal à trouver une telle liste qui fournit les détails entourant la mort de jeunes non‑Autochtones, alors pourquoi est-ce que c’est correct de cibler les communautés inuites avec ce genre de reportage gratuit? La réponse est simple, ce n’est pas correct. Cette publication met en évidence l’approche discriminatoire et la perspective qu’ont les médias du sud lorsqu’ils jettent un regard sur le Nunavik et d’autres communautés autochtones », a affirmé le président de Makivvik, Pita Aatami.
La réapparition soudaine de la base de données exposant des informations sensibles et douteuses soulève de graves enjeux concernant la protection des renseignements personnels et le consentement. La publication de ces informations à l’insu des familles signifie également qu’elles sont forcées de revivre des traumatismes du passé.
Alors que les gouvernements fédéral et provincial appellent à la réconciliation, les Québécois et les Canadiens doivent également faire leur part pour abolir la stigmatisation et les stéréotypes négatifs véhiculés dans les médias.
Makivvik aura une discussion à ce sujet lors de son Assemblée générale annuelle qui aura lieu la semaine prochaine à Akulivik. Dans les prochains jours, Makivvik déposera des plaintes au journal La Presse, au Conseil de presse du Québec et à la coroner en chef du Québec. Elle examinera également la possibilité d’un recours collectif pour les parents.
Si l’attention qui a été portée à nouveau sur cette base de données vous a causé un traumatisme ou a causé un traumatisme à des membres de votre famille, n’oubliez pas qu’il y a des services pour vous aider.
• Ligne d’aide Nunavut Kamatsiaqtut : 1-800-265-3333 (inuktitut/anglais)
• Valeurs et pratiques inuites (9 h à 17 h) : 1-877-686-2845 (inuktitut/anglais)
• www.facebook.com/reachoutnunavik
- Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être des Premières Nations et des Inuits : 1-855-242-3310 (anglais/français)
- Jeunesse, J’écoute : 1-800-668-6868 www.jeunessejecoute.ca (anglais/français)
- Pour obtenir du soutien immédiatement, communiquez avec votre CLSC : 819-XXX-9090
- Ligne d’intervention de prévention du suicide https://www.aqps.info/ 1-866-APPELLE (277-3553)
- Sapummijiit – Ressource d’aide pour victimes d’actes criminels
- SOS violence conjugale : 1-800-363-9010
- Ligne 24/7 pour femmes victimes de violence : 1-888-933-9007
- Ligne 24/7 pour support judiciaire pour femmes victimes de violence : 1-866-699-9729
- Refuge pour femmes Tungaasuvik – Kuujjuaq
- Refuge pour femmes Initsiak – Salluit : 819-255-8817
- Refuge pour femmes Ajapirvik – Inukjuak : 819-254-1414
- Association des hommes Unaaq – Inukjuak
- Réseau Qajaq – Kuujjuaq :1-877-964-0770 ou 1-877-350-0254
- Association des hommes Qimutjuit – Kuujjuaraapik
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Renseignements :
Carson Tagoona
Directeur des communications
Société Makivvik
ctagoona@makivik.org
Makivvik est l’organisation de revendications territoriales chargée de gérer les fonds patrimoniaux perçus par les Inuits du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Elle a notamment pour rôle d’administrer et de placer ces fonds et de promouvoir la croissance économique en aidant à créer des entreprises dirigées par les Inuits du Nunavik. Makivvik favorise la préservation de la culture et de la langue inuites de même que la santé, le bien-être, la réduction de la pauvreté et l’éducation des Inuits dans les communautés.