Signification: The giant
Population: 1821


inukjuakInukjuak se trouve sur la rive nord de la rivière Innuksuak, rivière reconnue pour ses eaux turquoise et ses rapides turbulents. Les nombreux sites archéologiques qui parsèment cette rivière sinueuse témoignent que cette région a été habitée depuis des milliers d’années. L’arrière-pays est dominé par de douces collines onduleuses et des grands espaces qui empreignent le paysage d’une « beauté silencieuse », comme le disent les Inuit du village. Du haut des collines, il y a une vue splendide du village, du petit port, des îles Hopewells et de la baie d’Hudson. Au printemps, la banquise entre ces îles et le littoral se soulève sous l’effet des marées et des courants et crée un champ spectaculaire d’immenses blocs de glace hérissés.

Inukjuak se trouve sur la rive nord de la rivière Innuksuak, rivière reconnue pour ses eaux turquoise et ses rapides turbulents.

Au début du XXe siècle, le site a été nommé Port Harrison et la société française de fourrures Révillon Frères y a établi un poste de traite. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a pour sa part ouvert un poste dans les environs en 1920. La concurrence entre les deux commerçants de fourrures a pris fin en 1936 quand la CBH a acheté sa rivale française. La CBH a ensuite exercé un monopole sur le commerce des fourrures dans la région jusqu’en 1958. La mission anglicane St. Thomas est venue s’établir à Inukjuak en 1927 et, dans les années qui ont suivi, le gouvernement fédéral a commencé à fournir des services communautaires de base : un bureau de poste et un poste de police de la Gendarmerie royale du Canada ont été ouverts en 1935, un poste de soins infirmiers en 1947 et une école en 1951. En 1962, la coopérative a ouvert ses portes et, en 1980, Inukjuak était légalement constitué en municipalité. Tout au long de la période où le village s’est formé, les Inuit, eux, ont préféré leur mode de vie traditionnel dans la nature et n’ont commencé à s’établir dans le village que dans les années 1950.

Un épisode beaucoup plus douloureux de l’histoire des Inukjuamiut s’est déroulé en 1953, alors que certains d’entre eux ont été déplacés contre leur gré à Resolute Bay et Grise Fjord, deux communautés situées à 2000 km au nord d’Inukjuak, dans l’Extrême-Arctique. Le gouvernement du Canada voulait ainsi assurer l’occupation du cercle arctique inhabité et contrecarrer les activités d’expansion qu’il redoutait des autres nations. Des familles ont été séparées et les déportés se sont retrouvés dans une position très pénible, car, pour survivre dans ces nouvelles conditions climatiques extrêmement plus difficiles, ils ont dû rapidement acquérir de nouvelles techniques de chasse. En 1996, le gouvernement canadien a dédommagé les déportés survivants ainsi que leurs familles, mais ne s’est pas excusé auprès des Inuit pour les grandes difficultés qu’ils ont eues à surmonter. Il a plutôt offert une « Déclaration de réconciliation ». L’histoire ne devrait pas oublier ces Inuit qui ont joué un rôle important pour assurer une présence canadienne dans l’Extrême-Arctique.

ATTRAITS

  • Musée Daniel Weetaluktuk : ce musée présente une magnifique collection d’objets d’art et d’artisanat inuit, de même que des outils, de l’équipement de chasse et de l’attirail de pêche traditionnels.
  • Hall d’entrée de l’école Innalik : exposition permanente d’une série de bas-reliefs illustrant la vie quotidienne dans une communauté inuit.
  • Les îles Hopewells : aire de nidification estivale de nombreux oiseaux migrateurs. Observation de la faune.