Kuujjuaq (Québec), le 7 décembre 2016 – À la suite de 16 mois de collecte intensive de données et d’analyse méticuleuse, le document intitulé Coût de la vie au Nunavik, Rapport de recherche a été rendu public à l’assemblée de novembre du Conseil de l’Administration régionale Kativik (ARK). L’étude représente l’aboutissement d’efforts concertés du gouvernement du Québec, de l’ARK et de Makivvik qui avaient confié à l’Université Laval le mandat d’évaluer le coût de la vie dans la région et de fournir des renseignements permettant d’élaborer des solutions à long terme.
De janvier 2015 à avril 2016, six communautés du Nunavik des côtes de l’Hudson et de l’Ungava ont été désignées en fonction de la taille de leur population, et 450 ménages échantillonnés aléatoirement ont participé à l’enquête. Les participants ont rempli un questionnaire et ont consigné toutes les dépenses des membres du ménage durant une période de deux semaines. Les données utilisées pour réaliser les calculs portaient sur 3 682 biens et services, ce qui représente cinq fois plus d’articles qu’utilise Statistique Canada pour le calcul de l’indice des prix à la consommation.
« L’étude rendue publique aujourd’hui comprend des données fort précieuses sur quelques-unes des questions bien connues, mais qui étaient peu documentées. Elle nous aidera à poursuivre le travail entamé dans le cadre du Plan Nord en vue d’accompagner les communautés du Nunavik dans leurs efforts de développement. Les résultats de cette étude nous permettront de cibler nos interventions, notamment en ce qui concerne le logement », a affirmé le ministre Pierre Arcand.
« Le gouvernement du Québec a contribué à ce projet de recherche parce que nous voulons améliorer la qualité de vie des Nunavimmiuts. Le but de l’étude était de mieux comprendre les variables qui déterminent le coût de la vie au Nunavik, et nous examinerons attentivement ses conclusions. Nous croyons qu’une première étape importante a été franchie et nous avons hâte de poursuivre notre travail avec l’Administration régionale Kativik et Makivvik sur cette importante question », a mentionné le ministre responsable des Affaires autochtones Geoffrey Kelley.
L’enquête a réparti les ménages selon les trois niveaux de revenu suivants : faible revenu, revenu moyen, et revenu élevé. Dans l’enquête, la taille des ménages allait d’un ménage comprenant une personne vivant seule à un ménage comprenant six adultes et sept enfants, par exemple. Selon le niveau de revenu de ces ménages, les deux pouvaient être considérés comme ayant un faible revenu conformément à la mesure de faible revenu (MFR) utilisée dans l’étude et adaptée de la méthodologie de MFR utilisée par Statistique Canada.
Les résultats des ménages à faible revenu sont particulièrement inquiétants. L’enquête révèle que la nourriture représente 43,3 % des dépenses pour les ménages à faible revenu, par rapport à 36,6 % pour les ménages à revenu moyen et à 30,5 % pour les ménages à revenu élevé. La même tendance s’observe pour le logement qui représente 27 % des dépenses pour les ménages à faible revenu, par rapport à un peu plus de 22 % pour les ménages à revenu moyen et les ménages à revenu élevé. Si l’on additionne la nourriture et le logement, on constate que les ménages à faible revenu consacrent plus de 70 % de leurs revenus pour satisfaire les besoins les plus fondamentaux.
« J’aimerais remercier tous les Nunavimmiuts qui ont participé à cette longue enquête », a déclaré le président de Makivvik Jobie Tukkiapik. « Cet immense effort concerté aidera très certainement à élaborer des solutions durables au coût de la vie très élevé au Nunavik. L’écart des prix pour la plupart des produits de première nécessité est encore très grand entre notre région et le sud, et l’impact se fait encore plus sentir chez les ménages à faible revenu. »
« Le présent rapport a été rendu possible grâce au dévouement remarquable des employés de l’ARK et à la précieuse contribution des 450 ménages du Nunavik », a mentionné la présidente de l’ARK Jennifer Munick. « Les statistiques et les conclusions de l’enquête mettent en évidence la lutte que doivent mener les familles en raison du coût de la vie très élevé dans notre région et je suis convaincue qu’ils étaieront nos demandes répétées aux divers ordres de gouvernement. »
Enfin, l’enquête a permis de créer une base de données qui pourrait être utilisée pour analyser les impacts de mesures de réduction du coût de la vie qui pourraient être établies et assurer le suivi de celles qui sont déjà en place. Pour consulter le rapport et en apprendre plus sur le programme Nunivaat de l’Université Laval, suivez le lien suivant : www.nunivaat.org/Publications.aspx.
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Renseignements :
Jean-Philippe Dubois
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L’ARK est un organisme public non ethnique créé en 1978 suivant la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. L’ARK exerce sa compétence sur presque tout le territoire du Québec situé au nord du 55e parallèle dans les domaines suivants : affaires municipales, transports, environnement, police, emploi, formation de la main-d’œuvre, sécurité du revenu, services de garde à l’enfance, ressources renouvelables, aménagement du territoire, sécurité civile et développement économique.
Makivvik est la société de développement chargée de gérer les fonds patrimoniaux perçus par les Inuits du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Elle a notamment pour rôle d’administrer et de placer ces fonds, et de promouvoir la croissance économique en aidant à créer des entreprises dirigées par les Inuits du Nunavik. Makivvik favorise la préservation de la culture et de la langue inuites, de même que la santé, le bien-être social et économique, et l’éducation des Inuits dans les communautés.