Quelque 200 rapports ont été présentés par les Inuit du Nunavik au sujet de chiens abattus dans des communautés du Nunavik soit par des fonctionnaires du Canada et du Québec ou leurs représentants, soit sur leur ordre, du milieu des années 1950 à la fin des années 1960. Ces derniers n’ont pas tenu de consultation auprès des Inuit du Nunavik et n’ont pas cherché à obtenir leur consentement. Makivvik tente d’obtenir des gouvernements qu’ils admettent leur responsabilité dans ces événements et proposent des mesures correctives.
Il y a deux ans, Makivvik a présenté un mémoire sur ce dossier aux gouvernements fédéral et provincial. Dans son mémoire, la Société a réclamé de nouveau qu’une enquête indépendante sur cette affaire soit réalisée. En outre, Makivvik a produit un documentaire sur l’abattage des chiens intitulé Echo of the Last Howl.
Le Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord du gouvernement fédéral a entendu des témoignages provenant du Nunavik et du Nunavut, après quoi il a adopté une motion demandant au gouvernement de nommer un juge de la Cour supérieure pour enquêter sur la question.
Par suite de cette recommandation, le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a été prié de passer en revue les gestes qu’avait posés la GRC concernant l’abattage des chiens. Le résumé du rapport de la GRC a été présenté au Parlement en novembre 2006. Makivvik a, pour sa part, reçu la version complète du rapport de 775 pages en décembre 2006.
Le rapport conclut qu’aucun renseignement ne démontre l’existence d’une politique de la GRC ou du gouvernement fédéral visant l’élimination des chiens de traîneau, mais que la GRC a effectivement abattu certains chiens qui étaient malades ou dangereux, ou encore, parce qu’ils étaient trop nombreux.
Makivvik a exercé de fortes pressions auprès du gouvernement du Québec pour qu’il examine le dossier de l’abattage des chiens au Nunavik. De plus, elle fournira un soutien financier à la Qikiqtani Inuit Association (QIA) et collaborera avec ses représentants à l’établissement d’une commission de la vérité au sujet de l’abattage des chiens.
À la suite d’une rencontre entre le président de Makivvik et le ministre responsable des Affaires autochtones, Benoît Pelletier, les parties ont convenu d’examiner la question par l’entremise d’un comité indépendant. Le gouvernement du Québec et Makivvik ont conjointement nommé Jean-Jacques Croteau, ancien juge de la Cour supérieure du Québec, afin qu’il examine et analyse les événements qui se sont produits dans les années 1950 et 1960 concernant l’abattage des chiens de traîneau inuit.